Oubliez le riz blanc, triste et collant, qui ne sert qu’à éponger une sauce. Aujourd’hui, nous allons redonner ses lettres de noblesse à cet accompagnement universel en le transformant en un plat à part entière : le riz pilaf. Loin d’être une simple garniture, le riz pilaf est une véritable institution culinaire, une technique de cuisson ancestrale qui métamorphose de simples grains en une symphonie de saveurs et de textures. Chaque grain, parfaitement détaché, brillant et parfumé, raconte une histoire, celle d’un savoir-faire qui a traversé les continents, de la Perse à l’Europe en passant par le Moyen-Orient.
Cette recette n’est pas seulement une suite d’instructions ; c’est une invitation à comprendre la magie qui s’opère dans la casserole. Nous allons vous guider pas à pas, avec la précision d’un chef, pour que vous maîtrisiez cet art à la perfection. Vous découvrirez le secret du riz « nacré », l’importance d’un bouillon frémissant et la patience requise pour un repos salvateur. Préparez-vous à élever votre cuisine du quotidien. Ce soir, le riz ne sera plus sur le côté de l’assiette, il en sera le cœur vibrant et savoureux. Enfilez votre tablier, l’atelier du goût commence maintenant.
10 minutes
20 minutes
facile
€
Ingrédients
Ustensiles
Préparation
Étape 1
Commencez par la préparation des éléments, un geste essentiel en cuisine pour garantir une cuisson fluide et sans stress. Mesurez précisément votre volume de riz à l’aide d’un verre doseur. Pour cette recette, nous utiliserons la règle d’or : un volume de riz pour une fois et demie son volume de liquide. Ainsi, pour un grand verre de riz, préparez un verre et demi de bouillon. Placez votre riz dans une passoire fine et rincez-le abondamment sous l’eau froide jusqu’à ce que l’eau qui s’écoule soit parfaitement claire. Cette étape, souvent négligée, est pourtant cruciale : elle permet d’éliminer l’excès d’amidon à la surface des grains, responsable du riz collant. Laissez-le ensuite bien s’égoutter. Pendant ce temps, portez 450 millilitres d’eau à ébullition dans une petite casserole et dissolvez-y votre cube de bouillon. Maintenez ce bouillon au chaud sur feu très doux.
Étape 2
Dans une casserole à fond épais ou une cocotte, faites chauffer l’huile végétale et le beurre à feu moyen. L’association des deux matières grasses est un secret de chef : l’huile empêche le beurre de brûler trop vite, tandis que le beurre apporte un goût incomparable et une belle coloration. Une fois le beurre fondu et légèrement frémissant, ajoutez l’oignon en semoule et l’ail en poudre. Faites-les revenir doucement pendant une à deux minutes en remuant constamment avec une cuillère en bois. Le but n’est pas de les colorer, mais de les faire suer, c’est-à-dire de libérer tous leurs arômes dans la matière grasse, créant ainsi la base parfumée de votre pilaf.
Étape 3
Versez le riz bien égoutté dans la casserole. C’est ici qu’intervient l’étape la plus importante de la recette : le nacrage. Il faut nacrer le riz, un terme de chef qui signifie simplement enrober chaque grain de matière grasse chaude. Remuez délicatement mais sans cesse pendant environ deux à trois minutes. Vous verrez les grains de riz changer d’aspect : ils vont passer d’un blanc opaque à une teinte légèrement translucide et brillante, rappelant l’aspect de la nacre. Cette pellicule de gras va imperméabiliser chaque grain, leur permettant de cuire de manière homogène sans jamais coller les uns aux autres. C’est le secret d’un riz pilaf aux grains parfaitement détachés.
Étape 4
Le moment est venu d’ajouter le liquide. Versez le bouillon chaud en une seule fois sur le riz nacré. Attention, le contact du liquide chaud sur la casserole chaude va créer un choc thermique et beaucoup de vapeur, c’est tout à fait normal. Remuez une dernière fois pour bien répartir le riz, puis ajoutez la feuille de laurier, le thym séché, une pincée de sel et un tour de moulin à poivre. Portez le tout à une franche ébullition.
Étape 5
Dès que l’ébullition est atteinte, baissez immédiatement le feu au minimum possible. Il doit être juste assez fort pour maintenir un très léger frémissement. Couvrez la casserole avec un couvercle bien ajusté. Si votre couvercle n’est pas parfaitement hermétique, vous pouvez glisser une feuille de papier sulfurisé entre la casserole et le couvercle pour sceller la vapeur. Laissez cuire ainsi pendant exactement 15 minutes, sans jamais, au grand jamais, soulever le couvercle. La cuisson se fait par absorption et grâce à la vapeur emprisonnée ; ouvrir la casserole romprait ce processus et ruinerait le résultat.
Étape 6
Au bout des 15 minutes de cuisson, coupez le feu. Laissez la casserole sur la plaque de cuisson éteinte et, toujours sans soulever le couvercle, laissez le riz reposer pendant au moins 5 à 10 minutes. Cette phase de repos est aussi importante que la cuisson elle-même. La vapeur résiduelle va finir de cuire les grains en douceur et permettre à l’humidité de se répartir uniformément. Le riz deviendra incroyablement tendre et moelleux.
Étape 7
Après le temps de repos, retirez le couvercle. Vous découvrirez un riz parfait, dont toute l’eau a été absorbée. Retirez la feuille de laurier. À l’aide d’une fourchette, et non d’une cuillère qui écraserait les grains, venez délicatement égrener le riz. Ce geste consiste à séparer les grains en douceur, en piquant la masse de riz et en soulevant délicatement pour l’aérer. Votre riz pilaf est prêt à être dégusté, léger, parfumé et savoureux.
Mon astuce de chef
Pour une touche libanaise et un supplément de texture, essayez le riz pilaf aux vermicelles. Avant de nacrer le riz, faites dorer une petite poignée de vermicelles (cheveux d’ange) cassés en petits morceaux dans la matière grasse. Une fois qu’ils ont pris une belle couleur ambrée, ajoutez le riz et poursuivez la recette comme indiqué. Cela apporte un léger goût de noisette et un joli contraste visuel.
Accords mets et vins
La polyvalence du riz pilaf lui permet de s’associer à de nombreux vins, en fonction du plat principal qu’il accompagne.
Avec une volaille rôtie ou un poisson blanc, optez pour un vin blanc sec et aromatique. Un Sauvignon Blanc de la Loire, comme un Sancerre ou un Pouilly-Fumé, apportera avec ses notes d’agrumes et sa minéralité une fraîcheur qui équilibrera la richesse du plat. Un Chardonnay de Bourgogne non boisé, comme un Mâcon-Villages, offrira rondeur et élégance.
S’il escorte un agneau confit ou un plat en sauce à base de viande rouge, un vin rouge léger et fruité sera son meilleur allié. Un Pinot Noir d’Alsace ou de Bourgogne, avec ses tanins soyeux et ses arômes de fruits rouges, respectera la délicatesse du riz tout en soutenant la puissance de la viande. Un Gamay du Beaujolais, tel un Fleurie ou un Morgon, est également une excellente option pour son fruit croquant et sa gourmandise.
Le riz pilaf, bien plus qu’une simple recette, est une technique de cuisson fondamentale dont les origines se perdent dans les fastes de l’ancienne Perse. Le mot « pilaf » dérive du persan pilāw, qui désignait déjà ce mode de préparation où le riz est d’abord frit dans de la matière grasse avant d’être cuit dans un bouillon aromatisé. Cette méthode ingénieuse permettait de conserver les grains séparés et parfumés, un signe de raffinement dans les banquets royaux. Grâce aux routes commerciales et aux conquêtes, notamment celles de l’Empire ottoman, le pilaf a voyagé à travers le monde. Il s’est adapté à chaque culture, donnant naissance à une multitude de variantes : le pulao indien, riche en épices ; le plov d’Asie centrale, souvent garni de viande et de carottes ; et même, dans une certaine mesure, la paella espagnole et le risotto italien, qui partagent avec lui l’étape initiale de la cuisson du grain dans un corps gras. Maîtriser le riz pilaf, c’est donc s’approprier un petit morceau d’histoire culinaire mondiale.
- Tzatziki maison : la recette fraîche et facile - 9 novembre 2025
- Pavlova : meringue maison, crème vanille et petits fruits - 8 novembre 2025
- Lotte à l’armoricaine : recette savoureuse et traditionnelle - 8 novembre 2025



