Au panthéon des plaisirs simples, la pomme de terre occupe une place de choix. Mais loin des préparations convenues, il existe une recette capable de la métamorphoser en un plat croustillant, fondant et irrésistiblement parfumé : le paillasson de pommes de terre. Véritable ode à la simplicité, ce classique de la cuisine bistrotière française tire son nom de sa texture tressée, rappelant les anciens paillassons en paille. Ne vous fiez pas à son apparence rustique ; sa réalisation est un exercice de précision où chaque détail compte pour atteindre la perfection.
L’extérieur doit chanter sous la fourchette, une croûte dorée et croquante, tandis que l’intérieur révèle un cœur moelleux et savoureux, délicatement relevé par l’ail et le persil. Aujourd’hui, nous allons déconstruire ce monument de la gourmandise pour vous en livrer tous les secrets. Suivez le guide, et préparez-vous à redécouvrir la pomme de terre comme jamais auparavant.
20 minutes
25 minutes
facile
€
Ingrédients
Ustensiles
Préparation
Étape 1
Le choix des armes : la pomme de terre. Commencez par sélectionner vos pommes de terre. Optez impérativement pour une variété à chair ferme, comme la charlotte, l’amandine ou la roseval. Leur faible teneur en amidon leur permet de conserver une belle tenue à la cuisson, garantissant des filaments bien définis plutôt qu’une bouillie informe. Épluchez-les à l’aide d’un économe, puis rincez-les rapidement sous l’eau froide pour enlever l’excédent de terre. Séchez-les ensuite soigneusement dans un torchon.
Étape 2
Le râpage, un geste décisif. C’est l’étape qui donne sa texture au paillasson. Munissez-vous d’une râpe à gros trous, souvent appelée râpe à rösti. Râpez l’intégralité des pommes de terre dans un grand saladier. Vous devez obtenir de longs et beaux filaments. Si vous possédez un robot multifonction équipé d’un disque à râper, n’hésitez pas à l’utiliser pour gagner un temps précieux. L’important est d’obtenir une coupe franche et non une purée.
Étape 3
L’essorage, le secret d’or. Voici l’opération la plus importante, celle qui sépare un bon paillasson d’un paillasson exceptionnel. Prenez un torchon propre et sec, et déposez-y les pommes de terre râpées. Refermez le torchon pour former une bourse, puis, au-dessus de l’évier, tordez-le avec toute votre force. Vous serez surpris de la quantité d’eau qui s’en échappe. Cette eau, ou jus de végétation, est l’ennemie du croustillant. En l’éliminant, vous vous assurez que vos pommes de terre vont frire et dorer, et non cuire à la vapeur dans la poêle. Plus vos pommes de terre seront sèches, plus votre paillasson sera réussi.
Étape 4
L’assaisonnement, la touche saveur. Versez vos filaments de pomme de terre bien essorés dans un saladier sec. C’est le moment de leur donner du caractère. Saupoudrez uniformément le sel fin, le poivre noir fraîchement moulu, l’ail en poudre et le persil séché. Si vous l’utilisez, ajoutez également la cuillère de fécule de maïs, qui agira comme un liant supplémentaire et renforcera le croustillant. Mélangez délicatement l’ensemble, de préférence avec vos mains, pour bien répartir les assaisonnements sans casser les filaments.
Étape 5
La mise en forme et la cuisson. Dans une grande poêle antiadhésive de 26 ou 28 cm de diamètre, faites chauffer le mélange d’huile et de beurre à feu moyen-vif. L’huile empêchera le beurre de brûler tandis que ce dernier apportera une saveur de noisette incomparable et une belle coloration dorée. Lorsque le beurre crépite, déposez le mélange de pommes de terre dans la poêle. Étalez-le sur toute la surface à l’aide d’une spatule, en tassant légèrement pour former une galette homogène d’environ un à deux centimètres d’épaisseur.
Étape 6
La patience est une vertu. Une fois la galette formée, baissez le feu sur une position moyenne et laissez cuire la première face pendant environ 10 à 12 minutes. La règle d’or : ne pas y toucher. Résistez à la tentation de remuer ou de vérifier constamment. C’est cette cuisson ininterrompue qui permet de former une croûte solide et dorée. Vous pouvez soulever délicatement un bord avec la spatule après 10 minutes pour contrôler la coloration.
Étape 7
Le grand retournement. C’est le moment le plus technique, mais n’ayez crainte. La méthode la plus sûre consiste à poser une grande assiette plate, d’un diamètre supérieur à celui de votre poêle, sur cette dernière. Maintenez fermement l’assiette contre la poêle d’une main, et avec l’autre, tenez la poignée. D’un geste rapide et sûr, retournez l’ensemble. Votre paillasson repose maintenant sur l’assiette, la face cuite vers le haut. Faites-le ensuite glisser délicatement de l’assiette dans la poêle pour cuire la seconde face.
Étape 8
La touche finale. Laissez cuire la seconde face pendant 10 à 12 minutes supplémentaires, toujours à feu moyen, jusqu’à ce qu’elle soit aussi dorée et croustillante que la première. L’intérieur doit être fondant. Pour vérifier la cuisson, vous pouvez insérer la pointe d’un couteau au centre ; elle doit s’enfoncer sans résistance. Une fois cuit, faites glisser le paillasson sur une planche à découper. Laissez-le reposer une minute avant de le découper en parts, comme une pizza, et de servir immédiatement.
Mon astuce de chef
Ne rincez jamais les pommes de terre après les avoir râpées. Vous perdriez l’amidon précieux qui sert de liant naturel et assure la cohésion de votre galette. C’est cet amidon qui, combiné à un essorage parfait, garantit un paillasson qui se tient et qui croustille.
Accords mets et vins
La simplicité et le caractère de ce plat appellent des vins vifs et désaltérants. Un vin blanc sec et minéral sera un compagnon idéal. Tournez-vous vers la vallée de la Loire avec un Sauvignon de Sancerre ou de Pouilly-Fumé, dont les notes d’agrumes et la fraîcheur trancheront avec le gras du paillasson. Un Pinot Blanc d’Alsace, sec et fruité, fonctionnera également à merveille.
Pour les amateurs de bière, une bière blonde de type pils ou une lager légère apportera le pétillant et l’amertume nécessaires pour nettoyer le palais et accompagner le croustillant du plat.
Le paillasson de pommes de terre est un plat emblématique de la cuisine lyonnaise, souvent servi dans les célèbres « bouchons », ces restaurants traditionnels où la convivialité et la générosité sont reines. Son nom, qui signifie littéralement « paillasson » ou « tapis-brosse », est une image parfaite pour décrire l’aspect de cette galette où les filaments de pomme de terre s’entremêlent comme des fibres végétales. Cousin proche du rösti suisse, il s’en distingue généralement par une texture plus fine et plus croustillante. C’est un plat qui incarne la philosophie de la cuisine française : transformer un ingrédient humble et peu coûteux en un mets délicieux et réconfortant.
- Glace Banane et Sauce Carambar : recette Gourmande - 6 novembre 2025
- Recette du Sandwich Po’ Boy : délice Cajun Original - 6 novembre 2025
- Recette Savoureuse de Cake aux Olives - 6 novembre 2025



